Ce qui se passe dans la tête de ce garçon-là, Isma n'a jamais très bien su le comprendre et s'il a commencé par essayer, l'animosité soudaine de Mallory à son encontre tant d'année plus tôt lui en a tout simplement ôté toute envie. Aussi, le chanteur est-il resté, pour lui, ce gars vraiment étrange aux réactions toujours inexpliquées ; peut-être qu'il a simplement fini par se dire que sa maladie le rendait de plus ou plus fou, même en dehors des fameuses crises. Ça justifiait, en tout cas, les revirements d'états d'esprit aussi secs que celui qui survient alors, bloquant le baroudeur dans une expression de pure surprise lorsque la réponse claque comme un coup de fouet : « Oui. »
D'abord, il commence par se demander ce qui se passe ; et puis il comprend qu'il s'agit d'une autre des humeurs de Mallory, et ça l'exaspère instantanément. Comment c'est possible d'être lunatique à ce point, sérieux ? « Faut que j'y aille, maintenant.
– Comme tu veux, monsieur j'fais soudain la gueule, mais j'veux bien que tu me files quand même l'adresse d'Oliver avant de te barrer, répond-il insolemment, décidé à ne surtout pas se prendre la tête avec les états d'âme du chanteur. Non pas que j'aurais pas dû m'attendre à me faire planter là comme un malpropre sans aucune raison, mais bon... Ollie sera p't-être content de me voir, lui. »

« Comme tu veux, monsieur j'fais soudain la gueule, mais j'veux bien que tu me files quand même l'adresse d'Oliver avant de te barrer » Ah ouais ? Songe le chanteur en se tournant, peut-être un peu vite, pour dévisager celui qui passe instantanément de mec parfait et inaccessible en sale gros con en une fraction de secondes. Bah il peut toujours crever, hein ? Il la lui donnera pas l'adresse d'Oliver, pas question de s'infliger ça encore une fois. Ça a duré presque deux ans ce cirque, deux putains de longues années où il a rongé son frein en silence, pas question d'en être le spectateur de nouveau. C'est bien au-delà de son seuil de tolérance, en fait.

« Non pas que j'aurais pas dû m'attendre à me faire planter là comme un malpropre sans aucune raison, mais bon... Ollie sera p't-être content de me voir, lui.
– Oh, j'serais pas si sûr de moi si j'étais toi, ricane le chanteur, acide, en le foudroyant du regard. Pour commencer, il a remis ça avec Neskov, donc j'suis pas sûr qu'un gêneur soit apprécié dans sa petite équation parfaite, tu vois ? » En huit ans, certaines choses n'ont pas changé, et c'est presque délectable de voir les yeux d'Ismaël noircir à la simple entente du nom de son rival. Celui qu'Oliver n'a jamais pu évincer pour lui en somme, hein ? Oui, bien sûr qu'il est content de lui, Mallory. Sans le vouloir, Isma l'a fait souffrir pendant des années, alors autant qu'il lui rende la pareille. « Et vu que j'ai absolument pas envie de te filer son adresse, j'pense que tu peux disposer, j'ai assez vu ta gueule pour les huit prochaines années à venir. »

« Oh, j'serais pas si sûr de moi si j'étais toi. Pour commencer, il a remis ça avec Neskov, donc j'suis pas sûr qu'un gêneur soit apprécié dans sa petite équation parfaite, tu vois ? »
Ah. Ismaël encaisse le choc en silence, écarquillant simplement les yeux sous le coup de la surprise. Alors ce crétin s'est accroché, hein ? Malgré ce qu'il lui a fait et malgré les années ? Il est bien endurant alors, Ollie. Bien maso et bien con, aussi ; surtout con d'ailleurs. Enfin, peu importe, il fait bien ce qu'il veut de son cul ; Isma y a renoncé depuis longtemps maintenant.« Et vu que j'ai absolument pas envie de te filer son adresse, j'pense que tu peux disposer, j'ai assez vu ta gueule pour les huit prochaines années à venir.
– Allez, me fais pas croire que tu passerais à côté de l'occasion d'emmerder Neskov, ricane à son tour le baroudeur, mauvais, et exaspéré. T'inquiète pas, j'ai aucune envie de me retrouver une fois de plus entre ces deux-là. »
Une fois lui a bien suffi ; il s'est acharné lui-aussi, il y croyait vraiment très fort, à Oliver et lui. La patience a été sa meilleure arme à la fois avant, et pendant leur relation ; c'est dire s'il y avait un problème de fond, hein ? « Et puis t'as pas besoin de t'inquiéter, j'suis pas le genre de couillon qui s'accroche à un amour impossible, moi. J'retiens bien mes leçons. »
Se faire refroidir une seule fois lui a suffi. Contrairement à cet idiot d'Oliver, donc. Neskov ne lui en pas assez fait baver comme ça, alors, il en redemande ? C'est pas possible d'être crétin à ce point.

« Allez, me fais pas croire que tu passerais à côté de l'occasion d'emmerder Neskov. » T'es complètement à côté de tes pompes, tête de noeud. Sous n'importe quel autre prétexte, avec n'importe quel autre mec il aurait été prêt à le balancer dans le plumar d'Oliver, pourvu que ça fasse du mal à Neskov. Sauf que là, non. Pas lui. Jamais lui, plus jamais, surtout pas lui. Qu'il crève, il la lui donnera pas, cette putain d'adresse. « T'inquiète pas, j'ai aucune envie de me retrouver une fois de plus entre ces deux-là. » Tant mieux, mais il ne prendra pas le risque, Mallory. Cherchant ses Pokémon des yeux en écoutant qu'à moitié des justifications qui ne l'intéressent absolument pas, il trouve Sun toujours avec la Zorua, mais pas de trace de Sophie. Où est-ce qu'elle est passée encore, celle-là ?

« Et puis t'as pas besoin de t'inquiéter, j'suis pas le genre de couillon qui s'accroche à un amour impossible, moi. J'retiens bien mes leçons. » Une oeillade encore plus noire que les précédentes lui répond, et bien sûr qu'Ismaël ne peut pas du tout comprendre que ces quelques minutes de conversation sont en train de le déglinguer ; mais ça l'énerve quand même, sa gorge est bloquée par la colère, et c'est tendu qu'il décide de couper court parce que là ça va bien. Un ricanement aigre s'échappe de ses lèvres, furieux, blessé. Le pire dans tout ça, c'est qu'il a raison, Isma : Mallory est vraiment un couillon. « Bah c'est super pour toi, de toute façon c'est pas comme si j'en avais grand chose à foutre. » Et ses phrases de philosophe du dimanche, qu'il se les garde, putain. Crétin. « J'suis pas inquiet pour toi, m'enfin, j'suis bien content que tu te sois rendu compte que tu t'es ridiculisé pendant deux ans. Allez ciao. Sophie ? » Où elle est, bordel. « SOPHIE ! »

Mais qu'il le foudroie du regard si il veut, ça ne change rien : Oliver est un couillon, et il a envie de le voir. N'en déplaise au chanteur, certains lui ont plus manqué que d'autres eu cours de ces huit ans. « Bah c'est super pour toi, de toute façon c'est pas comme si j'en avais grand chose à foutre. »
Bah si, un peu, sinon pourquoi est-ce qu'il refuserait de lui dire où il habite ? Pour le plaisir de faire chier ? Ce serait pas si étonnant, à la réflexion. « J'suis pas inquiet pour toi, m'enfin, j'suis bien content que tu te sois rendu compte que tu t'es ridiculisé pendant deux ans. Allez ciao. Sophie ? »
Ismaël soupire, et lève les yeux au ciel en appelant la Petite d'un claquement de langue. « SOPHIE !
– Allez viens, on va faire un tour ailleurs, dit-il gentiment à sa Zorua, prenant bien soin d'avoir l'air le plus détendu possible alors que clairement, ce crétin d'emmerdeur lui a mis les nerfs. Tu diras au revoir à Sophie pour moi quand tu l'auras retrouvée ? Qu'elle pense pas que j'suis fâché avec elle alors que t'es juste un abruti possessif complètement taré. » 
C'est lâché tranquillement, même si le baroudeur est un peu déçu ; il aurait bien aimé voir l'Ectoplasma un peu plus longtemps. Pour ce qui est d'Oliver, il se débrouillera ; au moins, il sait où chercher. Castlerain, pas trop loin de l'arène, probablement.
La Petite adresse un aboiement d'au-revoir un peu triste à Sun, qui les regarde en penchant la tête sur le côté, sans comprendre apparemment pourquoi cette joyeuse entrevue prend une fin si soudaine et prématurée. Qu'il ne s'en fasse pas, personne ne peut vraiment comprendre les attitudes de Mallory, ce n'est pas nouveau. « A un de ces quatre, Méli-Mallo. On s'reverra à l'arène ou... p't-être avant, qui sait ? »
A la simple idée de sa tête décomposée s'il parvient à trouver Oliver et à s'incruster à une répétition, ça le fait rire alors qu'il s'éloigne, sa Zorua sur les talons. Couillon.

« Allez viens, on va faire un tour ailleurs, répond Ismaël en appelant sa Zorua, tandis que Mallory cherche furieusement Sophie des yeux. Tu diras au revoir à Sophie pour moi quand tu l'auras retrouvée ? Qu'elle pense pas que j'suis fâché avec elle alors que t'es juste un abruti possessif complètement taré.
– » C'est assez docte comme réponse, ça ? De toute façon, c'est beaucoup plus facile comme ça ; faire croire à Ismaël qu'il peut être autre chose, ce serait tout simplement mentir. Alors, par souci de ne pas en prendre plus que ce qu'il mérite, il s'en détache ; il trouvera l'adresse d'Oliver par ses propres moyens, pas question de lui faire ce plaisir. La simple idée d'imaginer ces deux-là ensemble lui tord encore l'estomac. Tandis que  les deux Pokémon se disent au-revoir, il plisse les yeux, cherche son autre Pokémon qui est sans doute parti faire l'imbécile dans un couloir ; elle n'est nulle part, mais quand elle va revenir, il va lui rappeler qu'on ne le lâche pas comme ça.

« A un de ces quatre, Méli-Mallo. On s'reverra à l'arène ou... p't-être avant, qui sait ?
– C'est ça, allez
– BOUH ! »
Le hurlement de Sophie fait sursauter absolument tout le monde lorsqu'elle apparaît derrière Sun et la Zorua qui ne s'étaient pas encore quittés ; mais les plus apeurés, ce sont les deux Pokémon qui sursautent face à l'Ectoplasma sous sa vraie forme, bras écartés, langue pendante et regard furieux ; Mallory voit la catastrophe avant qu'elle se produise, mais son cri se perd au milieu du brouhaha provoqué par les aboiements des Pokémon qui... décident d'attaquer l'Ectoplasma situé devant la seule sortie de la galerie d'un coup et d'un seul.

Bien entendu, Sophie disparaît aussitôt et c'est au plafond que les deux attaques combinées frappent ; un grondement retentit alors, et lui fait écarquiller les yeux. Figé, il cherche son Voltoutou des yeux qui est présentement en train de traverser la grotte pour s'enfuir ; des pans entiers de murs s'effondrent, de plafond aussi, dans un bruit tonitruant et ce n'est qu'une main agrippant son bras pour l'entraîner qui le réveille, avant de finir enseveli. Une pensée  un peu conne lui fait se demander si c'est ça qu'il a vécu Oliver. A Myrtha.

En quelques pas de course effrénée, tout le monde rejoint la seule galerie praticable ; derrière eux, les roches  bloquent désormais la sortie. Il y en a plusieurs ici, mais Mallory ne les connait pas, et Ismaël a dit qu'il ne connaissait pas Lathea alors, ils sont dans la merde non ? Les yeux plissés par un reste de peur et de colère, il se dégage très vite de l'étreinte de l'homme qui vientn tout simplement de lui sauver la vie pour s'approcher à grands pas d'une Sophie recroquevillée contre le mur, qui ne sourit pas du tout cette fois ; elle a même plutôt la gueule d'une gamine qui vient de faire une grosse connerie, là. « C'est bien ?! aboie-t-il, furieux. T'es contente j'espère, Sophie ? Elle était drôle ta blague au moins ?!
– So...phie... pas fait exprès...
– MENTEUSE ! Bien sûr que tu l'as fait exprès, me prends pas pour un con, putain, tu sais quoi ?! Tu vas me la trouver cette sortie et ce soir c'est deux  heures dans la Pokéball.
– Ma...non... Mallo, Sophie aime pas...
– ET JE VEUX PLUS T'ENTENDRE !! »

Puis de se tourner vers le Voltoutou, qui n'en mène pas large non plus. « Et même tarif pour toi, crache-t-il, les yeux plissés. Maintenant on avance, va falloir sortir de là autrement à cause de vos putains de conneries, et toi, et cette fois c'est vers Isma qu'il coule ses yeux noirs, j'veux pas t'entendre non plus, ni toi ni ta Zorua abrutie, c'est clair ?! »

« Bah alors ? On a eu peur ? » Ben oui en fait, bien sûr qu'il a eu peur Mallory, il a eu terriblement peur de se faire ensevelir, c'est pas son truc les endroits clos, ça ne l'a jamais été et il ne supporte pas ça, et qu'il continue à rigoler ce sale connard qui sort une pochette de son sac, lui ça ne l'amuse pas du tout. Il en tremble de colère, le jeune homme, et d'un reste de peur panique aussi, alors que ses deux Pokémon restent côte à côte et se regardent, mais qu'aucun autre que ce crétin n'ose faire le moindre mouvement. « On est vivants, nan ? D'ailleurs de rien, j'adore sauver la vie des têtes de con dans ton genre. »

Mais qu'il aille se faire foutre bon sang, il a pas envie de le remercier pour quoi que ce soit Mallory, il est fébrile, et heureusement que Sophie est déjà morte sinon il l'aurait sans doute tuée. Il a une dette envers ce connard, mais de toute manière, il n'a pas du tout l'intention d'en tenir compte ; alors ça va bien, qu'il la ferme, qu'ils se taisent tous, ça ne lui plait pas du tout cette situation à la con. « Faut pas se formaliser pour un petit éboulement de rien du tout comme ça, ça arrive. Tu peux continuer à t'égosiller comme un mongole si ça te fait plaisir, mais moi j'vais plutôt chercher une sortie, du coup. Tu viens Petite ? » L'odeur du joint allumé le prend aux narines et c'est bien la seule chose qui l'empêche de répondre une amabilité du type mais tu vas la fermer, ta gueule ? et soupirer, tandis qu'Ismaël s'éloigne effectivement de lui.

Sauf que là tout seul, non. Ça va pas être possible. « Comme si t'allais la trouver, la sortie, gronde-t-il furieusement en rejoignant sa hauteur en quelques enjambées tremblantes, avant de passer devant d'un rude coup de sa frêle épaule qui n'a absolument pas dû lui faire mal. Allez, bouge de là, j'ai pas l'intention de rester ici pendant cent sept ans avec un crétin comme toi. » Bien sûr qu'il est de mauvaise foi, mais ses nerfs sont mis à rude épreuve ; il entend un petit reniflement derrière lui et il tourne furieusement la tête, foudroyant une Sophie malheureuse comme les pierres du regard, qui s'efforce d'essuyer ses larmes. « Tu t'casses pendant dix ans d'ici comme un voleur et tu vas m'faire croire qu'en cinq minutes tu vas la trouver, ta putain de sortie ? Putain, ferme-la tu m'énerves. »

« Comme si t'allais la trouver, la sortie. »
Bah oui, en fait, songe Isma en souriant tranquillement, pour personne d'autre que lui-même puisque Mallory est encore derrière-lui ; mais plus pour longtemps, hein, étant donnés les pas furieux qui claquent sur le sol et se rapprochent. Est-ce qu'il vient d'essayer de le bousculer, là ? C'est mignon. « Allez, bouge de là, j'ai pas l'intention de rester ici pendant cent sept ans avec un crétin comme toi. »
Oh mais il n'est pas du tout obligé de le suivre, loin s'en faut ; alors à quoi il joue, exactement ? Surtout qu'il est bien mignon Mallory mais bizarrement il ralentit quand même vachement le pas maintenant qu'il est passé devant. Quoi, il a peur du noir ? La Petite, elle au moins, assume sa trouille bleue, et elle marche en s'appuyant contre son mollet, bien décidée à ne plus du tout s'éloigner de lui. Le constat le fait sourire, attendri, avant qu'un reniflement chagrin ne lui fasse lever le nez vers Sophie. La pauvre, elle ne doit vraiment pas avoir une vie facile, H24 avec un crétin comme ça. « Tu t'casses pendant dix ans d'ici comme un voleur et tu vas m'faire croire qu'en cinq minutes tu vas la trouver, ta putain de sortie ? Putain, ferme-la tu m'énerves.
– J'ai pas dit que j'allais la trouver en cinq minutes, mais j'ai de l'eau, de la bouffe, de la patience et une dernière chose que tu n'as pas non-plus : du sang-froid. Alors oui, j'vais la trouver, la sortie. Mais je t'en prie, pars devant ! »
Il n'attend pas de réponse et ralentit déjà pour laisser Sophie le rattraper. Dès qu'elle passe à sa hauteur, il tend le bras pour le placer doucement sur ses frêles épaules, réconfortant. « Pleure pas, Sophie, c'est pas grave tu sais. Il va bien se calmer, ton hystéro de dresseur. Hey là... »
Prenant le temps de s'arrêter, il penche la tête pour croiser les grands yeux fantomatiques de la jeune fille qui n'en est pas une, et lui adresse un sourire encourageant en essuyant ses larmes du dos de ses doigts. « Fais-moi un sourire, j'aime mieux quand tu souris, hm ? »

« J'ai pas dit que j'allais la trouver en cinq minutes, mais j'ai de l'eau, de la bouffe, de la patience et une dernière chose que tu n'as pas non-plus : du sang-froid. Alors oui, j'vais la trouver, la sortie. Mais je t'en prie, pars devant ! » Il ne va pas passer devant, non, il vaut mieux éviter. Parce qu'il sait déjà qu'il va se perdre, et cette évidente position de faiblesse devant quelqu'un qui est clairement en train de se foutre de sa gueule le rend malade. Il inspire lentement, tente d'apaiser les troubles menaçant d'exploser au creux de sa tête, parce quand il a peur Mallory, ce n'est pas comme les autres. Il n'a pas peur comme on craindrait l'orage, il a peur comme on craindrait la fin du monde ; et voir cet abruti ricaner en fumant son joint, ça ne l'aide en rien. Pas plus que lorsqu'il tourne la tête furieusement pour lui répondre, mais qu'il aperçoit un bras s'enrouler autour des épaules de son Pokémon, qui renifle encore en comprenant très bien qu'en continuant comme ça, elle va s'attirer la sympathie de l'autre abruti qui ne voit absolument pas qu'elle est en train d'essayer de l'attendrir. Comme une enfant.

« Pleure pas, Sophie, c'est pas grave tu sais. Il va bien se calmer, ton hystéro de dresseur. Hey là... » Oh bordel, cette petite garce doit jubiler, hein ? Il ouvre la bouche, tandis que le jeune homme s'emploie à essuyer ses larmes de Crocrodil ; quel con sérieusement, et surtout, il n'a pas le droit de faire ça. « Fais-moi un sourire, j'aime mieux quand tu souris, hm ?
– T'inquiète pas, répond-il avec mépris, toisant son Ectoplasma qui effectivement, lui sourit de toutes ses dents à lui, provocante. Elle souriait déjà très intérieurement quand t'as commencé à croire à ses jérémiades. » Il lève les yeux au ciel, agacé ; à défaut d'un joint, lui il prendra une clope, et il se rattrapera à la maison quand ils seront sortis. S'ils sortent. « C'est pas ton Pokémon, pour commencer, alors commence par éduquer le tien avant de t'occuper du mien. L'hystéro de dresseur connait cet Ectoplasma comme sa poche, contrairement au crétin heureux qui la console alors qu'elle se paye sa gueule. »

Allumant sa cigarette d'un geste raide, Mallory l'observe, un sourire éraillé aux lèvres. « M'enfin, on pouvait pas vraiment en attendre plus de la part d'un mec qui a clairement perdu sa clairvoyance en même temps que ses dents de lait. Maintenant lâche mon Pokémon, abruti. »

« T'inquiète pas. Elle souriait déjà très intérieurement quand t'as commencé à croire à ses jérémiades. » 
Oh elle se moque de lui ? Surpris, Isma hausse, puis fronce les sourcils en dévisageant l'Ectoplasma qui lui sourit bel et bien d'un air à la fois coupable et malicieux, auquel Ismaël ne sait tout à fait comment réagir. « C'est pas ton Pokémon, pour commencer, alors commence par éduquer le tien avant de t'occuper du mien. L'hystéro de dresseur connait cet Ectoplasma comme sa poche, contrairement au crétin heureux qui la console alors qu'elle se paye sa gueule. »
Bon bon il est tombé dans le panneau, d'accord, reconnaît-il de bonne grâce, adressant un regard sévère à Sophie, clairement contredit par le sourire un peu trop amusé qui vient étirer ses lèvres. « M'enfin, on pouvait pas vraiment en attendre plus de la part d'un mec qui a clairement perdu sa clairvoyance en même temps que ses dents de lait. Maintenant lâche mon Pokémon, abruti.
– La lâcher ? Pourquoi ? T'es pas bien là, Sophie ? répond-il, en attirant l'épaule de la fausse jeune fille contre lui alors qu'ils reprennent leur marche. »
Il sursaute un peu quand le corps spectral de la jeune fille traverse le sien et qu'elle se remet à marcher de l'autre côté en lui adressant un grand sourire farceur. « Comme tu veux, grande maline ! sourit-il, un peu déçu tout de même de ne pas pouvoir tourner l'accès d'autorité du chanteur en ridicule. Tu m'as bien eu, mais il a raison, c'était pas franchement difficile. »
C'est vrai, Isma veut bien l'admettre, il se laisse attendrir beaucoup trop facilement ; le constat ne lui fait jamais que hausser les épaules, une fois de plus, en tirant sur son joint. « Tu dois bien plus galérer pour jouer des tours à un esprit brillant et autoritaire comme celui de ton maître, hein ? reprend-il, d'un ton exagérément impressionné. Mais que serait la vie sans un peu de défi ? »
Il adresse un clin d'oeil à la jeune fille et observe tranquillement la silhouette chétive qui avance toujours furieusement devant-lui, mais pas trop vite, dès fois qu'il se perde. « En attendant, elle ne pleure plus. T'apprendras peut-être qu'être un peu plus con mais un peu plus gentil ça aide vachement pour se faire aimer, des fois qu'un de ces quatre l'affection du commun des mortels se mette à t'intéresser. »

« La lâcher ? Pourquoi ? T'es pas bien là, Sophie ? » Qu'elle fasse très attention, son Ectoplasma ; il ne tolèrera pas ce genre de rebuffades Mallory, et elle sait à quoi s'attendre si elle ose seulement faire preuve de cette insolence devant quelqu'un qui se moque de lui. Sauf qu'elle sait, et que dans sa malice il n'y a pas une seule once de malveillance ; c'est sans doute pour cette raison qu'elle lui échappe, disparaît dans un sourire un peu moqueur, soulageant le jeune homme d'une éventuelle crise d'autorité qui ne se serait réglée qu'à la maison. Il n'a pas envie d'être humilié par ce type ; c'était pas ça qu'il voulait, ça n'a jamais été ça. Et quand bien même mériterait-il ce genre de traitement de la part de quelqu'un qui ne peut pas comprendre à quel point chaque mot acerbe le heurte, il est reconnaissant envers sa stupide Ectoplasma de ne pas jeter de l'huile sur le feu. « Comme tu veux, grande maline ! Tu m'as bien eu, mais il a raison, c'était pas franchement difficile.
– Tu parles, débile comme t'es, grommelle Mallory en tirant compulsivement sur sa cigarette, tandis que l'homme l'ignore soigneusement. » Quelque part il fait bien ; il est trop en colère, de toute manière, pour décider de se calmer. Alors qu'il ne lui parle pas, ça vaut mieux.

L'odeur du cannabis est beaucoup trop attirante ; sauf qu'il n'est pas question de demander alors il ronge son frein Mallory, en silence. « Tu dois bien plus galérer pour jouer des tours à un esprit brillant et autoritaire comme celui de ton maître, hein ? Mais que serait la vie sans un peu de défi ? » C'est ça qu'il continue, il n'a même plus l'intention de l'écouter, seulement de le fuir. C'est lui qui la provoque, cette haine, ce mépris, et ça lui fait autant mal que ce qu'il poursuit depuis des années sans jamais avoir la force de l'avouer au concerné. « En attendant, elle ne pleure plus. T'apprendras peut-être qu'être un peu plus con mais un peu plus gentil ça aide vachement pour se faire aimer, des fois qu'un de ces quatre l'affection du commun des mortels se mette à t'intéresser. »

D'accord. Cette fois il éclate de rire : celle là, elle est trop belle. « Attends, est-ce que je rêve ou t'es en train de me parler d'amour de mon prochain là ? » Dit-il en lui jetant un regard mauvais. « De la part d'un putain d'égoïste notoire comme toi, ça manque pas de piment, faut bien avouer, mais quand même. » Il s'en fout de son avis, il ne le connait pas Ismaël, il n'a jamais vraiment essayé. Il était trop occupé à courir après Oliver, et ensuite, à pleurer la mort de son petit frère. Alors bon, qu'il se taise. « Merci pour le conseil, mais je l'écouterais s'il venait pas d'un tocard qu'a abandonné sa famille pendant dix ans, tu m'en veux pas. Se faire aimer, sans rire. Les gens qui t'aiment ils te connaissent pas. »