Quand je me lève ce matin, j'ai l'impression d'être enfin un vrai éleveur. Pourquoi ? Parce que j'ai enfin dépassé la barre des vingt pokémon abritant mon élevage. J'en ai vingt-deux pour être exact. Et parmi ces vingt-deux pokémon, j'ai neuf couples. Neuf couples qui s'entendent relativement bien même si leurs relations sont toutes différentes et parfois … spéciales. Comme avec Caliban et Katana, mes deux Canarticho de Galar. Je m'approche d'eux, et même s'ils sont amoureux, ça n'empêche pas Katana de rouer de coups Caliban avec son poireau dont elle se sert d'épée. Tous les jours, elle le provoque en duel et tous les jours, le pauvre mâle accepte pour satisfaire sa dulcinée. Une question d'honneur aussi. Cependant, depuis qu'ils se connaissent, Caliban s'est beaucoup amélioré au point où Katana a du mal à le blesser. Au début, je devais panser ses blessures très souvent, maintenant il en a de moins en moins. Je me contente donc de leur donner à manger et de les laisser faire. J'aurais aimé les caresser, mais la fierté de ces pokémon fait qu'il est impossible pour moi de le faire.

Je m'en vais retrouver ensuite Bianca et Basile, mes deux Linéon de Galar qui courent partout de bon matin. Comment peuvent-ils avoir autant d'énergie ces deux-là juste après s'être réveillés ? Je les envie un peu. En me voyant arriver, ils se calment et se mettent sur leurs deux pattes arrières près de leurs gamelles. Ils restent tout de même bruyant, la bouche ouverte, ils respirent fort et leurs langues pendent, bavant par terre.

« Salut les tourtereaux, vous devez avoir faim. Laissez moi vous ravir les papilles ! »

Je leur sers leur dose de nourriture et sans me laisser le temps de reculer, ils bondissent dessus, manquant de me faire tomber en arrière. Je les regarde se goinfrer en souriant, me disant qu'ils doivent faire d'immenses efforts pour ne pas bondir avant, mes deux petits rebelles bruyants.

Des petits gazouillis et je comprends que je me rapproche du grand nid douillet de Magnus et Elmis, mon couple de Bleuseille avec leurs six Minisange. J'aime énormément Bordeciel – encore plus que je ne l'adorais déjà – depuis que les Minisange ont éclos car on peut les entendre gazouiller au petit matin en se mettant sur le balcon attenant le salon. Et ça donne un côté très paradisiaque au lieu, définitivement un petit plus. Avec mon système de poulie je fais monter lentement la gamelle jusqu'au nid jusqu'à ce que je me rende compte que Berlioz m'aide de ses pouvoirs psychiques. Mes deux Wimessir sont là, m'aidant à nourrir tout Bordeciel, aussi loyaux qu'eux, tu trouveras jamais. J'attache la corde à l'arbre et laisse la gamelle dans les airs près du nid, ne la redescendant qu'après avoir nourri tout le monde.

« Merci Berlioz et Aria. On continue vers les Charbi ! Direction la grotte. »

Je lance avec enthousiasme, pénétrant à l'intérieur de la grotte qui est plus profonde cette fois-ci. Il faut dire que les Charbi se sont alliés au Charibari pour creuser des tunnels et agrandir la grotte. De cette manière, elle pourra accueillir d'autres espèces de pokémon, mais aussi de nombreux bébés une fois les œufs éclos. Je vois Minos et Tétra roulant pour déblayer un passage. Il ne me voient même pas, trop concentrés et sérieux dans leu boulot. Je les observe quelques minutes en souriant, Aria et Berlioz à mes côtés. Puis je finis par sortir un grand tupperware de baies spéciales pour les pokémon minéraux. Ils ne mangent pas beaucoup, je pense que ça a un rapport avec le fait qu'ils sont constitués principalement de rochers ? En sortant du tunnel, je les entends manger en vitesse avant de se remettre au boulot.

Juste à côté de la grotte, je retrouve mon cher Everest avec sa compagne, Silica, mes deux Charibari en train d'aplanir un peu la terre autour de la grotte pour que ce soit plus facile d'accès. Deux bosseurs encore une fois.

« Wow ! Vous avez fait tellement un bon boulot. Merci Silica. Merci Everest ! Venez profiter et manger un bout ! »

Je leur donne une double dose de baie, parce que ces pokémons sont quand même plus massifs que les autres de l'élevage. Ils barrissent à l'unisson, Everest cherchant une caresse et je la lui donne alors que Silica commence à manger, bientôt suivi par son conjoint. Vu que je prends souvent Everest avec moi, c'est surtout Silica qui s'occupe du reste des travaux, Everest s'occupant du plus dur dés qu'il peut.

Je n'étais pas en chemin pour nourrir Edison et Foudre, mes deux Voltoutou, je les garde plutôt pour la fin car ils logent dans des niches sous la maison dans l'arbre, juste à côté de la cabane aux œufs. Mais c'est eux qui viennent me chercher. Décidément, ils ne pouvaient pas attendre plus. Je ris en les regardant aboyer en me tournant autour.

« Oui, j'ai compris. Allez venez, on va manger ! »

Ils s'avancent d'abord vers leur petit Voltoutou qui les attendait avec impatience et en voyant ses parents mais aussi moi-même arriver, il semble trépigner de joie. Je finis par les nourrir alors qu'ils me lèchent tous les trois mes bras nus en guise de reconnaissance.

« Arrêtez, vous me chatouiller ! »

Je les laisse manger alors que Berlioz me tend une serviette. Il s'y attendait. Il s'est très vite adapté à Bordeciel avec Aria à ses côtés. Et tous les deux me sont dévoués.

Dans une petite clairière, je vois mes deux nouveaux Flambino que j'ai échangé avec Eugène et Mavka. Ils courent si vite qu'on pourrait croire qu'ils sont plus que deux. Imaginez vous quand il y aura des bébés … Ce qui ne saurait tarder d'ailleurs ! Je me dirige vers eux et ils me voient immédiatement quand je m'expose sur la clairière et ils bondissent vers moi, trépignant d'impatience en me sachant être le porteur de nourriture. De mon sac à dos – un peu trop lourd – je sors un tupperware avec diverses baies Fraive et Framby, les préférées de Flash et Lux avant de les ouvrir et les poser par terre pour qu'ils puissent se servir. Les deux se partagent les baies et une fois les baies accumulées dans leurs bras, ils s'éloignent pour les déguster contre un arbre à l'ombre des feuilles, me laissant le conteneur vide que je ramasse et range dans le sac.

C'est plus difficile de trouver Star et Comète, mes deux dragons spectraux qui adorent beaucoup trop se cacher. Mais je sais où ils restent le plus souvent, dans une partie au nord-est de Bordeciel où les arbres sont nombreux et les feuillages si dense que le soleil a du mal à percer à travers, rendant ce petit sous-bois assez sombre, parfait pour les pokémon de type spectre. Je vois le scintillement de Star, ses ailes au bout doré, synonyme de sa rareté en tant que pokémon chromatique. Comète est à ses trousses, ils s'amusent à voleter avec grâce et habileté.

« Star ? Comète ? À table ! »

Je lance, les stoppant net en pleine poursuite alors qu'ils viennent me sauter dessus, s'installant chacun d'eux sur l'une de mes épaules, comme les bébés Fantyrm le font avec leurs mamans Lanssorien en se lovant dans ses lance-missiles. C'est bizarre à dire … Eux aussi ont droit à leur tupperware avec leurs baies favorites, et je les laisse manger en paix, sachant qu'il ne reste qu'Aria et Berlioz.

« À votre tour tous les deux. Encore merci de m'aider comme ça chaque jour, vous êtes formidables. On va aller voir Méryl pour que vous puissiez manger tous ensemble. »

On arrive dans la pension où Méryl, ma Leveinard tient l'accueil et s'occupe de m’appeler quand des clients nécessitent mes services. Cette petite bâtisse est d'ailleurs la demeure des deux Wimessir et de Leveinard, les trois pokémon qui m'aident à diriger la pension. Je devrais peut-être capturer un autre Leveinard pour tenir compagnie à Méryl. Finalement, dans le dernier tupperware, c'est des sandwich divers et variés que je sors. Je m'installe sur le tatami avec les trois : Méryl, Berlioz et Aria, et nous déjeunons ensemble. J'aime bien partager des repas avec eux, les observer converser même si je ne comprends rien.

Sans m'en rendre compte, voilà que chacun des pokémon a été nourri, y compris Titania, ma Bibichut, Flora, ma Tournicoton, Bandit, mon Morpeko et Louve ma Goupilou.

Bordeciel est désormais plus vivant. Il l'était déjà mais maintenant que j'ai plusieurs couples en plus, j'ai l'impression qu'il est plus grand. Après avoir fait le tour des pokémon résidant à Bordeciel depuis longtemps, je me dirige vers les deux Ponyta de Galar qui ont décidé de résider dans un bosquet calme, là où se trouvent également Star et Comète, mes Fantyrm. Avec Berlioz à mes côtés, je donne à manger aux deux pokémon psy. Mais pas que, ces Ponyta sont spéciaux. Je me suis armé d'une brosse et une fois qu'ils sont repus, je m’attelle à la longue tâche que de brosser leurs crinières et leurs queues pour qu'elles gardent des couleurs vives. J'ai entendu dire que si on ne s'occupe pas assez bien des Ponyta de Galar, qu'on néglige de leur donner à manger et qu'on ne prend pas soin d'eux, leurs couleurs vives perdent de leur éclat, jusqu'à ne plus briller. Avant de mourir. Alors je m'assure qu'ils soient le plus heureux possible.

Je passe immédiatement après aux Verpom que je mets presque vingt minutes à trouver. Deux pokémon dragons ressemblant à des pommes dans une forêt, c'est comme chercher une aiguille dans une botte de fin. Mais je finis par les trouver et leur donner à manger. Ils se sont enfin habitués à moi malgré leur caractère craintif. Mais c'est parce qu'ils ont beaucoup d'ennemis naturels. Y compris les Bleuseille, Elmis et Magnus, mais je leur ai dit de ne jamais les attaquer et il n'y a pas eu d'incident depuis. Quand ils seront évolués – si jamais ils évoluent un jour – ils n'auront plus besoin d'avoir peur et de se cacher de tous leurs prédateurs. Ils seront de beaux dragons super fort et qui sentent la pomme. Ils partent se réfugier dans des buissons avec les dernières baies que j'ai apporté après avoir piaillé de joie autour de moi. Je ne les reverrai pas avant ce soir ...