Joannie ne peut que s'excuser. Parce qu'elle est désolée d'avoir réveiller la douleur qui doit trôner au sein du cœur du jeune homme. Perdre ceux que l'on aime n'est jamais une mince affaire. Notamment lorsque c'est tôt. Beaucoup trop tôt. Comme le jumeau d'Astrid. Les parents de cette dernière également. Annie pense encore à eux. Bien trop souvent. Il lui arrive parfois de ressortir son vieil album photos pour se remémorer certains souvenirs. Ne pas les laisser disparaître de ses pensées, elle leur doit au moins cela, même si parfois, c'est difficile. Douloureux. Attristant. « Je sais. » Répond simplement la jolie blonde, s'éloignant un peu pour le laisser respirer. S'excuser est humaine, une manière, pour elle, de lui montrer qu'elle lui prête de l'attention et qu'elle n'en n'a pas que faire de ce qu'il lui raconte. Annie a toujours eu la main sur le cœur, mais cela n'a rien à voir. Cette histoire la touche, parce qu'elle a vécu la même chose, par le biais d'Astrid, même si cette dernière, après cela, l'a lâchement abandonnée sans prévenir, sans explications. Rien.

« Je veux bien te croire, ça devait être amusant. » Avoue Joannie avec un sourire tendre. Elle aurait adorer naître dans une famille nombreuse. Argent ou non, l'amour est plus fort que tout. Et parfois, avoir un compte bien trop rempli peu rendre bien trop con. La preuve avec ses propres géniteurs qui ne pensent qu'à leur nom et à cette image d'êtres parfaits qu'ils ont toujours eu. Manque de bol. Annie n'est pas si parfaite pour eux, au final, bien qu'ils ne le savent pas encore. « Tu étais pile au milieu, c'est peut-être le mieux. Eva doit avoir un sacrée caractère. » S'amuse à imaginer Joannie tout en penchant la tête sur le côté, attendrie par les paroles d'Ismaël. En discutant, il paraît finalement moins tête de lard qu'à la première approche, au final. « Et je suis certaine que tu leur as manquer aussi, enfin, je suppose. » Elle hausse des épaules, quant au retournement de question et soupire longuement, Eden venant se coller à son mollet en roucoulant. « Mes parents, uniquement. Ils vivent au nord de la région et moins je les vois, mieux je porte, tu sais. » Elle tapote des doigts contre sa cuisse. « Je suis juste incapable de leur dire non malgré les années. Ils sont … ternes. Imbus d'eux-mêmes. De riches personnes qui ne pensent qu'à leur image et aux faux pas que je ne dois pas faire. » Elle sourit à Ismaël.

@Ismaël Esperanza

« Je veux bien te croire, ça devait être amusant. » Parfois oui, souvent. Ismaël a toujours aimé amuser la galerie et il doit admettre que c'était particulièrement efficace avec ses frères et soeurs ; même Eva riait, parfois. Ça ne l'empêchait que rarement de l'engueuler mais qu'importe, si elle avait été obligée de retenir un sourire, alors il était quand même gagnant. Cette idée fait sourire le baroudeur, un peu plus franchement, moins tristement ; ces souvenirs, au moins, ne lui ont pas été retirés malgré les drames qui se sont alignés depuis l'époque où tout ceci était possible. « Tu étais pile au milieu, c'est peut-être le mieux. Eva doit avoir un sacrée caractère.
– Oh, c'est peu de le dire, rigole-t-il. Honnêtement, je pense qu'elle te ferait peur. Elle fait peur à tout le monde. »
Sauf à Jim, mais Jim est maintenant en prison donc ça rend la situation un peu plus compliquée, songe-t-il en se disant qu'il n'est pas question d'ennuyer la jeune femme avec ce genre de détails familiaux qui ne l'intéressent sans doute pas le moins du monde. « Et je suis certaine que tu leur as manquer aussi, enfin, je suppose.
– Peut-être, répond-il doucement. Mais même si c'est le cas, ça les empêche pas de m'en vouloir à mort. »
Ou presque, disons que c'est plus ou moins nuancé selon l'interlocuteur. « Mes parents, uniquement. Ils vivent au nord de la région et moins je les vois, mieux je porte, tu sais. »
Légèrement surpris par cette information qui coule des lèvres de la belle comme une évidence et qui, pourtant, semble presque tomber du ciel, Ismaël tourne un regard curieux vers Joannie qui soupire en tapotant nerveusement sa cuisse. Existe-t-il des histoires de famille qui ne soient pas excessivement compliquées ? « Je suis juste incapable de leur dire non malgré les années. Ils sont … ternes. Imbus d'eux-mêmes. De riches personnes qui ne pensent qu'à leur image et aux faux pas que je ne dois pas faire.
– Et est-ce que tu sais pour quelle raison ils ont une telle emprise sur toi ? demande-t-il doucement, en essayant de faire attention à ne pas être trop intrusif. On n'est pas obligés d'en parler si tu ne le veux pas, mais... ta relation avec eux a l'air de plus te peser qu'autre chose. Il n'y a rien que tu puisses faire pour te sortir de là ? »

Parler de tout et de rien facilement avec autrui n'est pas donné à tout le monde. Pourtant, Joannie a tendance à offrir sa confiance assez rapidement et ne le regrette que très peu souvent. Tous les humains ne sont pas mauvais, la pâtissière le sait. Et elle sait aussi que si elle commençait à se méfier de tout le monde, la vie n'aurait plus qu'un simple goût amer. Ainsi, malgré des présentations froissées, la jeune femme se sent plutôt en confiance face à Ismaël. Il n'a pas l'air d'être un mauvais bougre au final. "Je suis bien curieuse de voir ça, il est difficile de me faire peur tu sais. Nous pouvons tous être mauvais. Mais nous pouvons également tous changer." Avoue Joannie avec amusement, le regard pétillant de malice. Elle veut bien le croire dans le fond, que son aînée puisse effrayé autrui, mais Joannie serait curieuse de voir une telle chose. Sûrement a-t-il un avis différent parce qu'il est son cadet, qui sait ?

Faisant la moue quant à la suite de la conversation, Joannie penche la tête sur le côté, tandis qu'Eden continue de renifler les alentours, la petite Lixy jouant avec quelques feuilles mortes au sol tandis que les deux humains discutent entre eux. C'est agréable au final, de faire connaissance avec une nouvelle tête. La conversation dérive et Joannie grimace quelque peu. Quand est-ce qu'ils se sont mis à parler de ses propres parents, bon sang ? "Oui, je le sais. La peur de l'abandon. C'est compliqué, tu sais. Je commençais à me rebeller, quand elle est partie sans prévenir. Je veux dire ... J'étais avec quelqu'un depuis des années et elle est partie sans prévenir. Sans laisser de traces. J'me suis raccrochée à ma famille et maintenant, c'est plus compliqué de m'en détacher. Mais je sais qu'il faut que je le fasse. J'attends juste le bon moment." Avoue la jolie blonde avant d'hausser des épaules, gonflant les joues. "Enfin. Toutes les histoires d'amour ne peuvent pas se terminer bien. Tu as quelqu'un dans ta vie ?" Détourner l'attention. Poser une question pour changer de sujet, Joannie en est maître.

@Ismaël Esperanza

Dire qu'Eva fait peur à tout le monde n'est pas exactement vrai ; en fait, il suffit qu'elle ne parle pas... et qu'elle ne regarde pas, parce que certaines engueulades se passent finalement largement de mots. Si une seule personne au monde doit avoir le pouvoir de tuer d'un seul regard, c'est probablement elle ; d'ailleurs Isma ne repense pas très volontiers aux jours qui ont suivi son retour à Lathea, parce que si la situation s'est légèrement apaisée depuis, il a souvenir d'une escapade à Nathalia quelque peu musclée. « Je suis bien curieuse de voir ça, il est difficile de me faire peur tu sais. Nous pouvons tous être mauvais. Mais nous pouvons également tous changer. 
– Peut-être qu'elle ne te ferait pas peur, si tu vois les choses avec autant de philosophie, répond-il en souriant, amusé. En soi du moment qu'elle n'a rien à te reprocher tu n'as rien à craindre, mais ses colères étaient légendaires dans tout le quartier où on vivait, à Myrtha. »
D'ailleurs, quelques disputes avec Jim sont allées tellement loin qu'il est arrivé à leurs voisins d'appeler la police ; police qu'Eva a envoyée promener elle-même, alors qu'ils venaient pour s'assurer que son compagnon ne lui tapait pas dessus. Allez savoir.

Alors qu'ils progressent dans la clairière, la Petite s'amuse à courir après la plupart des Pokémon qu'ils croisent : tout de suite, elle est en train de grogner sur un Blindalys ou un Armulys, il ne fait jamais la différence entre les deux alors il n'en sait rien. Du coin de l'oeil, il la surveille pour s'assurer qu'elle ne sera pas trop agressive : puisqu'il a déjà dû prouver qu'il n'était pas un hautin malotrus, il aimerait bien ne pas passer non-plus pour un dresseur irresponsable, mais quelque chose lui dit que Joannie est un petit peu trop concernée par leur conversation pour s'inquiéter d'un Pokémon qui n'est pas le sien, pour le moment. « Oui, je le sais. La peur de l'abandon. C'est compliqué, tu sais. Je commençais à me rebeller, quand elle est partie sans prévenir. Je veux dire ... J'étais avec quelqu'un depuis des années et elle est partie sans prévenir. Sans laisser de traces. J'me suis raccrochée à ma famille et maintenant, c'est plus compliqué de m'en détacher. Mais je sais qu'il faut que je le fasse. J'attends juste le bon moment. »
Quelque part, ça le rassure assez, d'entendre ce genre de choses ; il se dit que finalement sa vie à lui n'est pas si exceptionnelle que ça et que chacun traîne son petit lot de drames, au final. Ce n'est drôle pour personne, mais il se sent quand même un peu moins isolé dans ses petits malheurs.« Enfin. Toutes les histoires d'amour ne peuvent pas se terminer bien. Tu as quelqu'un dans ta vie ?"
– Oulah, non, et c'est pas du tout dans mes projets, rigole-t-il. Je me prends beaucoup moins la tête avec tout ça depuis le désastre de ma seule et unique relation sérieuse. »
Ah oui, il en rigole, bien sûr qu'il en rigole, c'est beaucoup plus facile comme ça et ça lui évite de se poser les bonnes question. Que serait la vie sans un petit peu de déni ? « J'étais ado quand j'suis tombé amoureux d'un garçon, mais lui il aimait quelqu'un d'autre et il s'est tourné vers moi seulement quand l'autre est parti. Du coup je l'ai consolé, on est sortis ensemble pendant quelques années mais entre temps y a eu Myrtha, il a été blessé, moi j'ai perdu mon frère et au milieu de tout ça j'ai fini par comprendre qu'il aimait toujours le premier gars. »
Il hausse les épaules, un peu comme si c'était rien tout ça, comme si ça lui avait pas démoli le cœur et que ce n'était pas la peur qui l'empêchait à présent d'envisager quelque chose de sérieux avec qui que ce soit, plus que cet hypothétique besoin de liberté qu'il brandit comme un étendard à qui lui poserait la question. Je suis mieux tout seul. C'est presque triste d'en être convaincu à ce point. « Enfin des histoires comme ça il en arrive cent par jour, j'te passe les détails compliqués. Le tout je suppose que c'est de réussir à s'en remettre. »
Et lui, il a réussi ? Ah, c'est une excellente question à laquelle il n'a aucune envie de répondre. « Tu l'as revue, depuis, cette fille ? »

@Joannie Muddyswirls

Joannie glousse. Voir les choses avec philosophie ? La jolie blonde ne sait pas vraiment comment prendre une telle chose, mais elle doit avouer que le terme est plutôt amusant. Elle ne pensait pas pouvoir paraître si mature, d'un certain point de vue, mais si tel est le cas, ce n'est pas plus mal, au final. « Ah ouais ? J'aurais aimé voir ça, ça devait être assez amusant, de loin. » Oui de loin, bien-sûr, parce qu'au final, Joannie n'aimera pas vraiment se retrouver face à une telle furie en colère. À dire vrai, cela ne pourrait jamais arriver, quand on y réfléchit bien. Qui pourrait avoir envie de s'énerver contre la pâtissière après tout ? Elle qui ne fait jamais rien contre son prochain. Bien au contraire. Elle a tendance à toujours agir de manière douce et agréable. Peut-être que cela pourrait être exaspérant pour beaucoup, mais Annie n'a encore jamais rencontrée de personnes récalcitrantes face à sa manière d'agir.

Conversation qui dérive, qui se fait un peu plus sérieuse et un peu plus désagréable pour la jeune femme. Néanmoins, elle fait de son mieux pour en parler, pour ne pas se laisser submerger par les émotions. Elle doit faire de son mieux. Devenir plus forte qu'elle ne l'a jamais été. Elle n'a plus vingt ans après tout. La trentaine approche et elle se doit d'être digne d'un tel âge. Penchant la tête sur le côté face à la réponse d'Ismaël, Joannie vient à sourire avec une douceur presque tendre. On dirait qu'ils ont eu le même genre d'expériences amoureuses. Enfin, pas tant, mais plutôt dans le genre … désastreuse. « Et je crois comprendre que tu es du même genre que moi. Tu ne t'en es pas remis. » Ose-t-elle avouer en soupirant tristement. Il semblerait que ceux qui aiment le plus sont souvent ceux qui sont le plus souvent blesser. Annie parvient parfois à comprendre ceux qui font tout pour ne jamais s'attacher, à présent. « Tu l'as revu, toi? » Qu'elle répond simplement, grimaçant, lui retournant sa propre question.

Oui. Évidemment. La jolie blonde a débarqué comme une fleur il y a deux soirs. Ça lui a fait l'effet d'une bombe en plein cœur. « Elle est réapparue il y a deux nuits. Elle est venue frappée à ma porte pour s'excuser. Neuf ans plus tard. » Répond simplement Joannie en haussant des épaules, sa Lixy roucoulant en venant se frotter contre sa jambe. Joannie lui sourit légèrement, se penchant pour la caresser avant de remarquer un peu plus loin, une Ponyta de Galar à la crinière splendide. La pâtissière s'en approche avec douceur, venant lui offrir une baie traînant dans son sac avant de sortir une pokeball, une lueur d'espoir faisant briller son regard.

@Ismaël Esperanza