Soumise au poids de son sac à dos trop lourd, Winnie a pourtant la bougeotte. Anxiété et euphorie s’entrelace en grand fracas si bien que, tout d'abord sagement assise sur un petit muré, l'injonction à ne pas bouger s'efface doucement sous l'appel des vagues. Et puis.. Se rapprocher un peu du sable ne l'éloignera pas tant que ça du port. Il ne lui suffirait que de redresser un peu la tête, ou à Skyler de tourner la sienne pour qu'elle puisse se croiser, n'est-ce pas ? L'hésitation se fait minime car déjà, la brune s'est redressée, arrachant au passage un sursaut léger au passerouge assoupit sur sa clavicule. "On est arrivé Mav', Lathea... " Si le ton est infiniment doux -toujours- la moue se fait quelque peu déçue. Il est vrai que passer trois années à nourrir de folle envie de fuite vers cette terre avait certainement créé plus désillusion dans l'esprit si aventurier de la Pawter. Des attentes quelques peu irréalistes alimenté par chacun des messages fraternels, et qui ne trouvait aujourd'hui pas le moindre écho dans ce port des plus banal qui s'offrait à elle. C'était un port, comme il y envahit cent autre dans les environs.

Mmh. L'expressivité de ses traits se fait en tout point désarmante tant elle trahit le fil de ses pensées, et ces une moue un peu contrite qu'elle darde de nouveau sur les vagues. Allez ! S'aventurer un peu éveillerait sans doute plus son enthousiasme !

Le soleil se meurt par delà la mer, irradiant de son œil unique les vagues trop calmes. Si la scène tient du poétique, que les charmantes bulles crachés par quelques Corayon au loin sublime ce cadre de conte de fée, c'est une moue un peu contrite qui mine le visage de Winnie. Là, le nez calé contre le doux plumage de Maverick, ses grands yeux bleus demeurent encore un peu troublé. Elle ignore si tout ceci est une bonne idée, mais force est d'admettre qu'il est trop tard pour regretter sa fuite de terruptive, trop tôt pour anticiper les réactions de Josh. Elle se trouve dans un interstice propice au doute et se rassure en relisant encore et encore ce « Tu me manque » qui ponctue le virement de la veille. C'est que c'est une tête brûlée Winnie, un peu trop impulsive lorsque son cœur prime sur la raison, capable de boucler sa vie en quelques heures pour rejoindre un frère oublié pendant trois ans par delà les mers...
Machinalement, la pied tape dans un coquillage mais les bulles d'eau qui la cible une fraction de seconde plus tard éveille ses plus grand réflexes, durement acquit chez les rangers. Vif, le dos se tourne pour préserver Maverick de l'attaque, mais c'est pleinement stupéfaite que Winnie observe ce Corayon courroucé la prendre en charge, l'obligeant à marquer trois pas de recul à mesure que son passerouge s'ébroue, vocifère, plus proche du gazouillement que du chant de guerre. What the fuck ?

L'accueil lathéen n'est définitivement pas ce à quoi elle s'attendait. Elle qui voulait ramasser ses coquillages sans peine pour se confectionner un bracelet canonissime et, potentiellement, quelque chose d'assortie pour son passerouge, la voilà cul à terre, menacée par un corayon alors que, franchement, les corayons, n'est-ce pas là les pokemons les plus choupinou du monde avec les staris ? L'oeil s’entrouvre lorsque les bulles d'eau cesses, et niché à l'abri de ses bras, Maverick se fâche franchement. « Ne soit pas stupide, Mav' » lui souffle sa dresseuse, consciente que la plupart de ses attaques tenait du domaine du feu, là où un pokemon eau / roche n'avait rien à carrer d'une braise sur sa carapace. L'inverse par contre...
Pourtant Winnie devine une ouverture, et c'est un peu trop têtue sans doute qu'elle parvient à se redresser. Marque un premier pas d’opposition, dos tourné pour laisser au passerouge l'opportunité de s'envoler sans subir de dégât. « Essaye une Vive-attaque ! » Siffle t'elle entre ses dents lorsqu'une bulle d'eau la frappe de nouveau en plein visage. Non mais ! C'est pas... HEY ! Le sac à dos tombe lourdement au sol et c'est tant bien que mal que Winnie laisse glisser sa veste le long de ses épaules, prête à l'utiliser comme filet de fortune et ainsi canaliser les élans agressif d'un pokemon qu'elle peine à observer tant il a fait d'elle sa cible principale.

La vive attaque réussit et, enhardie sur la surprise du pokemon eau, Winnie charge. Veste en l'air, prête à saucissonner le pauvre Corayon

Si le Corayon tente une soudaine esquive en comprenant que ce n'est plus l'oiseau de feu mais bien se dresseuse qui prend le relais de l'attaque, c'est maladroitement qu'il zigzag mais se voit fait soudainement prisonnier d'une veste jaune poussin.  « Ok ! On va se calmer tous ensemble, reprendre nos esprits et une large inspiration et, ensuite seulement, j'ouvrirai » C'est faux, la veste est déjà entrouverte pour ne pas faire paniquer outre-mesure le pokemon eau. La prise, cependant, demeure ferme histoire ne pas risquer de nouvelle bulles d'eau en pleine tronche ou voir le pokemon se barrer avec une veste qu'elle adore.

Un bref soupire au bout des lèvres et après quelques secondes de calme, la brune ose pourtant pencher la tête vers le Corayon qu'elle comprend enfin blessé. Pas étonnant qu'il eut été autant sur les nerfs, même si ça ne ressemblait en rien aux dégâts d'une vive-attaque. Plutôt à une.. Morsure, au vu de l'angle et des marques. Les doigts approchent doucement mais le Corayon charge, dégageant de fait la main de la terruptivienne. Ok ! C'était sans doute trop frontal comme approche. Le sourire se fait plus doux mais c'est le plus difficilement du monde qu'elle récupère du bout du pied son sac à dos sans trop déranger la posture du pokemon niché dans ses bras. Elle a certainement de quoi lui redonner un peu de force sous les chips écrasés et sa collection de pull à paillette !

Mav' posé sur le crâne, bien en hauteur pour que le visage de sa dresseuse encaisse une éventuelle attaque aquatique et pas lui au vu de l'angle que prenait le corayon -Brave mais pas stupide petit pokemon de feu-, Winnie se méfie mais se veut bienveillante. Elle retourne d'une main habile le contenu de son sac à dos mais peine à trouver de quoi soigner la créature qui s'est enfin apaisé là, lové dans sa veste désormais trempée. Si la moue obscurcit un peu les traits de la brune, c'est rapidement qu'elle s'efforce de sourire pour ne pas trahir le trouble qui la ronge. Allez ! Elle avait forcément une baie oran ou des bandages ! « Tu accepterais de me faire confiance, juste le temps que je regarde tes plaies ? » Question con, le Corayon la dévisage comme si elle incarnait le pire des démons qu'ait un jour abrité Lathéa et ses environs.

Soupire las au bout des lèvres, Winnie prend finalement place dans le sable chaud, tout près de l'eau. L'oeil accroché aux cornes brisés du corayon, elle ne voit pas l’aillerons qui fend frénétiquement la surface, encore et encore, mais devine que trop tard les tensions qui saisissent brutalement son passerouge. Qu'est-ce qu-.
L'attaque est vive, mais c'est de justesse que Winnie l'esquive en roulant maladroitement sur le côté. Elle vient de s'exploser le poignet la petite Pawter mais le coeur bat trop vite pour s'en soucier. Là, devant elle, un carvanha tente un nouvel assaut que contre sévèrement le passerouge, cette fois ci.

Un passerouge un peu grassouillet contre un carvanha prêt à le bouffer ; on aura fait plus équitable comme match, soyons honnête. Pourtant, en observent l'une des canines brisée du pokemon adverse, Winnie devine sans grand mal qu'il est à l'origine des blessures du corayon. Il faut avouer qu'il n'a pas franchement l'air commode et aucune des douces paroles qu'elle peut lui adresser ne semble détourner son oeil

« Maverick, utilise picpic » Ose t'elle finalement, si décidée que son seul ton avait suffit à enhardir son pauvre petit passerouge qui, pourtant, se voit contrer par la mâchoire du monstre aquatique qui lui fait face. Les dents claques presque sur ses plumes, les dégâts sont minimes, et c'est pleinement craintif que Maverick tournent autour d'elle. Franchement peu rassuré. Ok dents de la mer, l'intimidation ne marcherait pas sur la dernière née Pawter qui... La mâchoire claque dans le vide, le pas se recule prestement, et à voir l'expression du volatile venu nicher dans ses cheveux, l'envie n'est pas franchement au combat. Certainement altéré par le tremblement léger de la brune sous lui. Allez Winnie, ressaisis toi.
Le pied tape dans un coquillage pour faire diversion. « Mav, fonce ! »

La trajectoire du coquillage est brutalement stoppé net par la mâchoire du carvanha, laissant son flanc à la merci de du passerouge qui, vif, frappe de plein fouet. Touché, coulé soufflerait-elle si ce n'était pas horrifiée qu'elle constatait déjà le pokemon se retourner. Ni une, ni deux, le reflex veut que ses doigts se referment sur la pokeball trônant à sa ceinture et ce, pour contrer la nouvelle attaque du requin. Elle vise bien petite Winnie, mais la pokeball disparait sous l'eau et le sang se fige un peu. Incapable de savoir si le Carvanha est capturé ou pas. Il était de toute manière hors de question qu'elle pose le moindre pied dans l'eau au vu de l'agressivité des pokemons rencontrés. Pourtant, le nez se penche un peu au dessus de l'écume, suit maladroitement les dessins de l'onde. C'était clairement une mauvaise idée.

« Je te jure que si tu tentes de m'arracher un bras, j'ai un grand frère qui peut te plaquer au sol.» L'argument Josh, un contre-uno de prédilection qu'elle abattait férocement quand la peur s'immisçait sous ses veines pour en mordre son coeur. « Arceus, arceus, arceus...» Elle aimerait pester Winnie, mais aucune injure ne lui vient véritablement lorsqu'elle pose pied dans l'eau.

A deux doigts de pousser un hurlement d'effroi lorsqu'une algue chatouille son pied nu, Winnie réalise rapidement que la pokeball est en tout point scellée, quoi que les vagues commencent à la traîner au loin. Et elle met quelques instant à le réaliser Winnie, si bien que c'est précipitamment que Winnie se jette à l'eau lorsqu'elle comprend que l’inaction condamnerait ce pauvre pokemon à une vie de captivité aux fonds des eaux. Non. Elle le relâchera après l'avoir confié à une infirmière, mais pour ça... Le plongeons est vif, mais les vêtements l'alourdissent infiniment, alors elle se débat petite sirène, et ramène la pokeball à la surface après quelques instants étrangement vivifiant. Il faut avouer qu'elle a toujours apprécié les contours de l'océan petite Winnie, et que si elle s'écoutait, sans doute que son équipe ne se composerait que de pokemon aquatique...

«Avec un Staross...» Ca lui échappe, petite Pawter, tout comme le sourire qui illumine ses traits aux dernières lueur du jour. La voici pleinement trempée, un Corayon niché dans sa veste abandonnée sur le sable chaud, à côté d'un sac éventré et d'un portable qui ne cesse de vibrer sans qu'elle s'en rendre véritablement compte. Les retrouvailles avec Josh s'annonçaient en tout point étrange.

S'arrachant aux eaux sous les derniers rayons du jour, Winnie plaque d'une main sa folle crinière et tente un geste vers son passerouge qui, s'ébrouant déjà à l'idée d'être trempé, préfère s'envoler jusqu'au sac vidé. Il n'a pas tord Maverick, peut être devrait-elle s'empresser de ranger tout son bazar ; peut être trouvera t'elle de quoi -enfin- soigner le Corayon qui les observe depuis de longue minutes déjà.  «Il doit me rester un sandwich triangle, si jamais.» lui murmure t'elle, puisque l’appréhension du déménagement avait ouvertement saboté son appétit. Ca et le fait que, dans la précipitation, elle avait prit le mauvais.
Le sourire se dessine franchement lorsqu'elle l'arrache à son tupperware à motif poussifeu et le tend fièrement au Corayon qui, s'il n'esquisse aucun geste, semble subitement intrigué.

... Mais voilà, il y a cet oiseau étrange qui les fixe également, et la vue de la nourriture semble soudainement éveiller ses plus fourbes instinct car, impitoyable, il se jette dessus.

Avouons le franchement, elle a tenté de ruser Winnie, lorsque les serres de l'oiseau lui ont arraché des mains son précieux repas. Elle a bondit maladroitement et s'est rétamé mollement dans le sable dans une volonté visiblement évidente du Karma de l'humilier un peu plus. Alors, relevant la tête du sable tiède, la Pawter vocifère des mots qui ne tiennent pas même de l'insulte car, trop polie, mais qui se font particulièrement imagée pour autant. Et elle charge, petite ranger, en hurlant à l'injustice dans une scène surréaliste qui décevrait certainement grandement son maître de stage. "Laisse lui, Winnie." Soupirerait-il certainement, mais l’estomac criait famine, et il était hors de question de poser genoux à terre devant l'agressivité des pokemons ambiants ! Alors elle s'accroche petite Pawter, tape son meilleur sprint dans le sable et manque une nouvelle fois de se ramasser lorsqu'il lui faut sauter au dessus de son corayon et, enfin, les mains attrape, effleure, à peine à dire vrai, le précieux bien convoité. Fuck !

Ca n'a aucun sens, tout ceci n'a aucun sens, et l'aide que tente désespérément de lui fournir Maverick sont désespérément maladroite. Il faut dire qu'ils se rentrent régulièrement dedans et que leurs initiatives s'annulent dans un manque total de coordination. C'est laborieux, définitivement laborieux, mais Winnie Pawters est déterminée, et d'une pugnacité toute fraternelle. Et elle le répétè, si frénétiquement que ça en devient ridicule : c'est son sandwich dégueux.  Si elle tente un nouveau bond, son passerouge prend aisément le relais et ose une nitrocharge qui frappe enfin l'adversaire. Ou plutôt le triangle oeuf-mayonnaise qui retombe mollement dans le sable. Carbonisé.
L'assaillant a prit la fuite loin de son butain, et c'est pleinement désespéré que Winnie s'écroule de nouveau dans le sable, une main tendu vers un passerouge tout aussi dépité qu'elle. Décidément... S'ils sont capable du meilleur tout les deux, ils ont encore une infinité de chose à apprendre. "On trouve Josh, on le jette sur mon épaule et on fuis Lathéa Mav, je te le jure.

Etendue -abandonnée- sur le sable, Winnie reprend doucement son souffle. Elle est affamée, trempée, clairement anxieuse de savoir Josh progresser depuis trois ans dans pareil endroit, mais elle a surtout froid. Le regard se tourne vers le Corayon et, d'un mouvement dénué de grace, la brune se roule vers lui pour s'en rapprocher. Au moins est-il plus calme. Le sourire se fait désolé pour toute les exactions étranges et folle qu'il a subit par sa faute, mais le regard s'attriste franchement sur le sort de ses provisions. Elle a bien quelques chips mais ça sera loin d'être nourrissant.

Le dos se redresse doucement pour ranger le reste de ses affaires, jeter son portable au fin fond de son sac avant de changer son pull pour un autre, histoire d'avoir un peu plus chaud. Le premier pendra mollement à son sac à dos en espérant sécher, tant pis.