Trois semaines entières avaient passé depuis que Rhéane avait revu sa mère. Quelques évènements étaient advenus. Tout d’abord Rhéane avait discuté longuement avec son père, afin de lui faire comprendre que sa manière de faire les choses n’était pas correcte, qu’il se devait de lui dire les choses afin qu’elle puisse continuer à lui faire confiance, lui faisant promettre qu’il ne recommencerait pas. Elle comprenait les raisons de son geste mais depuis la situation entre eux était tendue puisque la jeune femme de dix-huit ans semblait se montrer plus distante, se confessant à lui beaucoup moins qu’avant. Quelques jours plus tard, Calypso, la soeur de Cléora et donc la tante de la demoiselle, était venue dans la maison des Holgersson. Celle-ci avait été invitée par Rhéane, elle qui était totalement perdue par rapport à sa mère, elle avait eu besoin de cette discussion avec sa tante afin d’y voir plus clair. Après quelques nuits agitées elle avait décidé de contacter sa mère, de la contacter comme elle lui avait promis.

Afin d’accepter de la revoir, de reprendre contact.

Elle lui avait envoyé un message par le biais du motismart comme promis, grâce au numéro que sa mère lui avait donné en main propre, sur un petit bout de papier. Ce bout de papier que la jeune femme avait observé sur toutes les coutures durant des nuits et des nuits, se demandant quelle serait la meilleure solution, quelle serait la meilleure chose à faire et donc à décider. Rhéane avait pris un peu de temps non seulement pour réfléchir mais pour savoir quoi lui dire. Hors de question d’élire quelque chose de banal, il fallait que ce soit quelque chose qui vaille le coup d’être lu pas simplement un message banal. Alors la jeune femme de maintenant dix-huit ans avait envoyé un message réfléchi qui valait la peine d’être lu.

Aujourd’hui mère et fille devaient se retrouver, sans nul doute pour commencer un début de relation mère-fille ou quelque chose dans le genre. La plus jeune des deux n’avait aucune idée de ce que cela pourrait créer en réalité, elle ignorait ce qu’elle attendait de cette journée précisément. Elle s’attendait à ce que cela se passe bien, ou du moins elle l’espérait fortement mais elle n’avait aucune idée de ce qu’elle attendait de sa mère si ce n’est que de la connaître un peu plus et devoir ce qu’il adviendrait aujourd’hui. Rhéane avait, au préalable, prévenu son père qu’elle ne serait pas là de la journée afin qu’il ne s’inquiète pas, bien qu’elle n’ait pas réellement précisé qu’elle ne serait pas là parce qu’elle voyait sa mère. La brune avait estimé que cela lui porterait peut-être malchance si elle lui racontait en détails ce qu’elle ferait, qui plus est elle était majeure et ne s’en allait que quelques heures.

Elles devaient toutes deux se retrouver à la plage Carapagos. Rhéane était sortie avec Elaïa, cet amour de tylton qui ne la quittait jamais pour ainsi dire, elles avaient toujours été inséparables et pour cause, elles s’étaient rencontrées après le départ de la mère de la brune. Toutes deux sans mère, Rhéane avait craqué pour ce Pokémon esseulé et apeuré. Par la suite elle est restée le Pokémon qui la suivait partout qui la protégeait et qu’elle aimait par dessus tout alors il n’était en rien étonnant, en connaissant un tant soit peu Rhéane de les voir toutes les deux ensemble sans arrêt.

Une fois arrivée à la plage, elle attendait là, avec Elaïa à ses côtés, curieuse de savoir elle aussi ce qu’il allait se passer, attendant touts deux Cléora.  

Rhéane avait pensé à sa mère bien entendu, au stress quelle pourrait ressentir au bout de trois longues semaines sans réponse. Cela pouvait se comprendre après tout Rhéane l’avait laissé sans nouvelles durant plusieurs années même si elle était persuadée d’avoir ses raison et que celles-ci étaient justifiées. Pourtant elle n’aurait pas pu briser une promesse qu’elle avait faite. Elle ne brisait jamais ses promesse. Jamais. Il faut avouer que rien n’est simple dans cette relation mère-fille mais une chose est certaine : Rhéane sait tenir ses promesse. C’est un fait. Après tout malgré leur lien, elle ne se connaissaient pas et on pouvait affirmer qu’elles étaient deux étrangères l’une pour l’autre. Pourtant elles se ressemblent plus que tout que ce soit physiquement ou au niveau dee leur caractère. Qui plus est Rhéane projetait de poursuivre dans la même voie que sa mère : la voie scientifique, même si celle-ci l’avait toujours ignoré, pensant qu’il s’agissait de sa propre voie. Pourtant il fallait se mettre à l’évidence : mère et fille se ressemblaient plus que ces que Rhéane pensait.

On avait toujours affirmé à la jeune femme qu’elle était le portrait craché de sa mère physiquement parlant, sauf les yeux, ceux-ci lui provenaient de son père en plus de sa soif de justice et de vouloir faire le bien ainsi que son envie de faire les choses correctement. Et les voici face à face, Elaïa se rapprochant un peu plus d’Elaïa, comme intimidée, cette fois-ci, par cette femme et son hydragon dont Rhéane ignorait le nom. Sans doute que beaucoup connaissaient ce nom, pensa Rhéane. Cette dernière savait que sa mère était une championne d’arène et que beaucoup connaissait des choses sur sa mère qu’elle ignorait totalement, pour ainsi dire elle ne savait rien sur elle ou du moins pas grand chose en tant que fille. Bien évidemment lorsqu’elle y repensait, un sentiment de jalousie prenait possession de Rhéane bien que ce soit assez léger pour le moment. Cette journée lui permettrait peut-être d’améliorer ce point de vue, qui sait ?

« Bonjour Cléora. »

Rhéane avait prit une voix douce, elle ne se voyait pas affubler sa mère du surnom maman ou mère, elle avait pensé que, pour le moment du moins, il serait plus approprié de l’appeler Cléora, d’attendre avant de l’appeler autrement. Attendre quoi ? Sans doute d’être certaine de ne pas souffrir si elle venait à l’appeler de nouveau ainsi. Elle préférait se protéger plutôt que de foncer dans cette relation et de penser que les choses seraient merveilleuses, elles commençaient à l’être certes mais pas à 100%, pas avant qu’elles apprennent à se côtoyer régulièrement et que quelque chose se débloque entre elles, que quelque chose leur fasse dire à toutes les deux que leur relation était devenue enfin saine et stable.

« Qui ne tente rien n’a rien comme on dit, comme tu me l’as dit l’autre jour tu restes ma mère et tuas le droit à une dernière chance, personne n’est parfait, désolée d’avoir mis trois semaine mais je me devais de réfléchir sérieusement à cela. »

La question avait assez tourné dans le tête de la jeune femme et elle avait finalement réussi à prendre cette décision. Elle savait que si elle avait refusé cette opportunité, elle aurait fini par regretter et à se demander ce qu’il serait advenu si elle avait accepté. Actuellement elle n’avait aucune attente, aucun espoir particulier, elle voulait juste savoir ce qui l’attendrait en acceptant et au moins, dans ce cas précis, elle serait entièrement et totalement fixée.

« Mais je vais bien et toi ? » 

Le temps n’avait en effet pas encore creusé les traits de Rhéane bien qu’elle avait changé, rien d’étonnant au bout de dix-huit d’existence, mais elle avait changé autant physiquement qu’elle avait pris de recul sur la situation. Certes elle restait une gamine, sa maturité n’était sans doute pas aussi élevée que celle de sa mère ou même de son père mais elle avait su prendre un certain recul par rapport aux années précédentes où les choses auraient pu être bien différentes. Rhéane Holgersson avait grandi et était devenue une femme, ou du moins elle tentait de le devenir petit à petite, tentant de devenir aussi responsable qu’elle le pouvait.

Étrangement lorsqu’elle su que sa mère allait bien, un doux sentiment de joie la submergeait, pas la plus grosse des joie mais elle était content que sa mère aille bien, cela pouvait signifier, en un sens, qu’elle se sentait bien à Lathéa, proche de sa fille. Même si elle ne mettait pas la charrue avant les boeufs, elle était contente que sa mère se sente bien dans la vie. Néanmoins elle ne perdait pas en tête les mots de sa tante, pour le moment rien ne lui affirmerait que sa mère ne partirait pas dès demain pour une raison ou une autre. Qui plus est cela lui faisait plaisir que sa mère continue à lui faire confiance et à respecter ses décisions même si cela incluait d’attendre quelques semaines, de longues semaines pour les deux sans nul doute. En plus de cela, elle était ravie que sa mère prenne à coeur que a mère tient à lui prouver qu’elle avait eu raison, cela la confortait quelque peu dans sa décision.

« Avec plaisir, allons-y ! »

Que ce soit Rhéane ou Elaïa ni l’une, ni l’autre ne refusait une balade, une promenade ou une petite marche. Il s’agissait d’un point qu’elles avaient toutes les deux en commun. Le fait était qu’elles aimaient toutes les deux marcher, que cela leur faisait du bien à toutes les deux et sans continueraient-elles toutes les deux plusieurs années durant que ce soit pour réfléchir, décompresser ou encore même par pur plaisir. Si cela pouvait lui permettre d’en apprendre plus sur sa mère alors cela semblait être une excellente idée et un excellente initiative de la part de Cléora.

Néanmoins la question de sa mère était quelque peu délicate. Effectivement Rhéane n’avait jamais parlé de son accident à sa mère, pas même dans ses lettres. Il s’agissait non seulement de l’élément qui l’avait poussée à répondre aux lettres due sa mère mais également celui qui avait créé sa rencontre avec Elaïa. Il fallait commencer de manière abstraite, en ne donnant pas de détails sur les raisons de cette rencontre, elle ne pouvait pas lui dire qu’elle et son père lui aient caché ce léger détail.

«  J’ai rencontré Elaïa sur un chemin proche de la maison, elle avait une aile blessée et était seule, encore bébé. Je l’ai ramenée à la maison et on l’a soignée, depuis elle ne me quitte plus. Certes elle est dépendante de moi mais cela ne nous dérange pas, il faut avouer que c’est ma chouchoute. »

Rhéane n’avait jamais voulu aucun autre Pokémon à ses côtés. En fait Elaïa avait ce côté rassurant, elle était celle qui avait toujours été  là quand ça n, allait pas. Après le départ de sa mère, après son accident, après le déménagement, après beaucoup de choses. Elles se devaient beaucoup mutuellement en réalité.

« Et quelle est ton histoire avec ton Hydragon ? »