"Si l'univers est le fruit du hasard, si nous ne sommes rien d'autre qu'un assemblage à la va-comme-je-te-pousse de particules périssables, nous n'avons pas la moindre chance d'espérer quoique ce soit après la mort inéluctable. Si Dieu, en revanche, et ce que nous appelons - à tort - son esprit et sa volonté sont à l'origine de l'univers, tout est possible. Même l'invraisemblable. D'un côté, la certitude de l'absurde. De l'autre, la chance du mystère. Beaucoup, tout au long de l'histoire, et surtout de notre temps, ont choisi l'absurde. Avec ses conséquences. Il y a de la grandeur dans ce choix. Du désespoir. De l'orgueil. De la grandeur. Peut-être par tempérament, parce que j'ai aimé le bonheur, parce que je déteste le désespoir, j'ai choisi le mystère." (Jean d'Ormesson)

Il sifflote Hydris, en pénétrant dans le vieux quartier, il a plein de souvenirs ici, il y est venu souvent, il y a peu de personne c'est ça qui est vraiment plaisant. Et puis c'est surtout l'endroit préféré de Boule de gaz.

Une ville fantôme.

En quelque sorte.

Contempler son fantominus jouer et s'amuser à cache-cache avec les autres Pokemon sauvage, ça n'a pas de prix. Pour le reste, il y a Mastercard.

Les mains dans les poches, il marche le long des rues et des bâtiments déserts, plongé dans ses pensées, plongés dans un esprit embrumé par des souvenirs du passé. Il se surprend même à se poser des questions qui frise la philosophie.

Est-ce qu'il est heureux ?

Se sent-il épanouit ?

A-t-il atteint le summum de l'accomplissement vital ?

O u i ? N o n ?
Peut être.

Ca demande une introspection intérieure, et ça, Hydris n'a pas le temps. Enfin, là, tout de suite, maintenant il ne peux pas. Tout simplement parce qu'il voit son fantominus revenir auprès de lui, après avoir entendu du bruit.

Des bruits de pas.

"Tu as entendu quelque chose Boule de gaz ?, qu'il lui demande, le cœur battant la chamade. C'est étrange, ce n'est pas de la tachycardie de peur ou de stress, c'est autre chose, un truc plus profond et le barbu ne saurait pas dire quoi.

Peut-être que quelqu'un est en danger ? Un pokemon ? Un humain ? Le ranger n'est pas sensé travailler aujourd'hui, mais si on a besoin d'aide, il sera là. "Y'a quelqu'un ? Tout va bien ? Vous êtes perdu ?", qu'il s'exclame en se dirigeant vers le bruit. C'est là qu'il le voit. Lui.

L U I

Comme un flottement et le temps s'arrête.

"Il y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe presque rien. Il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde." (Jean d'Ormesson)

C'est Mallory, l'homme que Hydris a aimé de tout son petit cœur à présent presque vide de sentiments. Il y a quelques années, il était son pilier, son souffle de vie. C'est pas juste...

Toute les barrières en béton armé qu'il avait tenté de bâtir autour de son palpitant pour se protéger s'écroulent d'un coup, à la simple vue de Mallory.

C ' e s t · v r a i m e n t · t r o p · i n j u s t e !

Il commençait presque à réussir à l'oublier, le rayer de son cœur, de son esprit, de sa mémoire, son âme avait presque fait le deuil de cette histoire d'amour. Et le voilà ici, qui refait surface, juste devant lui. "Ah... Tu... Tu es rentré ?", qu'il bégaye, le tatoué, peu sûr de lui, essayant de paraitre détaché. Du moins, il essaye, même si son sourire à demi-timide et impressionné, le trahit.

Comme un air de je-m'en-foutiste.